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Le groupe aéronaval russe frappe en Syrie : quid novi ?

17 Novembre 2016 , Rédigé par Khan Publié dans #Porte-avions, #Russie-Syrie, #Méditerranée, #Aéronavale

Le groupe aéronaval russe frappe en Syrie : quid novi ?

Le groupe aéronaval russe a été engagé pour la première fois de son histoire dans des opérations de combat. Le 15 novembre 2016, des appareils embarqués sur le porte-avions Amiral Kouznetsov engageaient leurs premières cibles en Syrie. Parallèlement à ces frappes, l'armée russe continue de tester de nouveaux équipements et de nouvelles plateformes navales en conditions opérationnelles sur le polygone syrien. La perte d'un MiG-29K vient cependant rappeler les circonstances  quelque peu hâtives dans lesquelles cette expédition méditerranéenne a été préparée.

"Avion à la mer"

Le PA Amiral Kouznetsov contribue depuis plus de 48 heures aux opérations de l'armée russe en Syrie. Cet engagement est nouveau pour la marine qui mène pour la première fois de son histoire des opérations de bombardements de cibles terrestres avec son groupe aéronaval. Traditionnellement, la flotte compte sur ses missiles pour frapper des objectifs en surface ou à terre, la rupture mer/air faisant figure de point faible (y compris pour la défense anti-aérienne de certaines plateformes de surface).

Le groupe aérien embarqué comportait 2 MiG-29K et 2 MiG-29KUB, en plus des Su-33. Comptait, car le 14 novembre, un MiG-29K s'est abîmé en mer après avoir échoué à apponter sur le PA. Le pilote est parvenu à s'éjecter et a été récupéré. Les circonstances de cet accident restent peu claires. A ce stade, l'erreur technique - liée à des conditions de maintenance légères - ou/et l'erreur humaine paraissent les raisons les plus probables. Ce type d'accident s'était déjà produit en septembre 2005 dans l'Atlantique, lorsqu'un Su-33 avait raté son appontage et avait fini à l'eau. Là aussi, il s'agissait d'un vol d'entraînement et là aussi le pilote avait été récupéré sain et sauf. Comme nous l'avions souligné lors d'un article précédent, la formation des pilotes du 100e régiment aérien autonome de chasse de l'aéronavale embarqués sur le "Kouze" - créé en décembre 2015 - a commencé au printemps 2016 et a duré tout au plus 4 mois. Selon certaines sources, ce sont 7 pilotes (instructeurs et pilotes) qui ont pu être formés sur le simulateur terrestre de Saki, en Crimée. Leur formation semble avoir fait les frais des retards dans la construction du NITKA (simulateur terrestre) de Ieïsk (krai de Krasnodar) et des hésitations de la marine à réinvestir les installations de criméennes de Saki. Ces atermoiements auraient pu faire perdre jusqu'à 6 précieux mois d'entraînement aux pilotes.

Quid novi ?

Les vidéos diffusées par la télévision russe laissent entrevoir l'utilisation de bombes gravitationnelles FAB-500 par les avions (vidéo 1). Le manque de précision de ces munitions peut être amélioré par le système de guidage SVP-24 Gefest monté sur les Su-33 et qui va donc être testé au cours de cette campagne. Les frappes menées par les Su-33 auraient déjà permis la neutralisation d'un certains nombres de militants de l'ex Jabhat al-Nosra dans la région d'Alep. Il était par ailleurs question que les MiG-29K/KUB testent le missile guidé Kh-38, mais à ce jour, il ne semble pas avoir été mis en oeuvre. On ne sait donc pas encore dans quelle mesure les MiG-29 embarqués contribuent réellement aux opérations en Syrie.

D'autres systèmes ont été sollicités pour la première fois : la frégaté Amiral Grigorovitch (Projet 11356M, flotte de la mer Noire) a tiré ses missiles Kalibr sur ces cibles dans les régions de Hama et Idlib. La batterie côtière Bastion a aussi réalisé des tirs des missiles Oniks, non pas contre des cibles en surface, mais contre des objectifs terrestres. Il s'agit dans les deux cas de la première utilisation en conditions opérationnelles de ces systèmes et armements (vidéo 2). La capacité de la batterie Bastion à prendre en charge des cibles terrestres n'a pas du passer inaperçue aux yeux des Turcs. Le rayon d'action des missiles Oniks tirés contre des objectifs à terre serait en effet de 400 km.

Après cette mission, le PA devrait rentrer en IPER au chantier naval Zvezdotchka (Severodvinsk) pour y subir des entretiens et des réparations attendues de longue date.

 

Sources : lenta, forum, bmpd, Vzglias, Tass...

 

 

Vidéo 1 : à bord de l'Amiral Kouznetsov

Vidéo 2 : missiles Kalibr et Oniks en actions

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