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La livraison du navire de sauvetage Igor Belousov probablement retardée.

3 Mars 2012 , Rédigé par Khan Publié dans #Sous-marins

Le navire de sauvetage Igor Belousov devrait être livré à la Marine russe en 2014. Toutefois, de l'avis de certains experts, sa livraison devrait être encore retardée.

 

Treize ans après le naufrage du sous-marin Koursk, la Marine russe ne dispose hélas toujours pas de l'outil de sauvetage qui lui avait fait cruellement défaut au mois d'août 2000. Rappellons que la Marine russe ne disposait alors visiblement pas des moyens nécessaires pour secourir les 118 sous-mariniers bloqués par un peu plus de 100 m de profondeur. Moscou avait alors dû finalement se résoudre à accepter l'aide étrangère, celle notamment proposée par la Norvège, pour intervenir sur l'épave du submersible, mais au bout de plusieurs longues semaines.

 

Consciente de ses carences capacitaires en matière de véhicule de sauvetage pour les submersibles échoués, la Russie a depuis investi dans le développement d'un nouveau "complexe de plongée eaux profondes". Le navire Igor Belousov (Projet 21300, voir phot ci-dessous) a ainsi été conçu par les bureaux d'étude Lazurit (Nijni-Novgorod) et mis sur cale aux chantiers navals de l'Amirauté (Saint-Pétersbourg) à la fin de l'année 2005, soit cinq ans après le naufrage du Koursk. Sa mise à l'eau, qui devait avoir lieu en 2010, devrait finalement intervenir fin 2012, avec une admission en service actif programmée pour 2014. La livraison du navire, achevé à 70%, connaît donc des retards considérables liés notamment à des changements intervenus au niveau des fournisseurs. Et ces retards sont susceptibles de compromettre la livraison du bâtiments en 2014.

Projet 21300

A la fin de l'année 2011, le Ministère de la Défense russe a en effet rompu le contrat signé avec Lazurit concernant le développement du Igor Belousov. Au mois d'octobre 2011, le Ministère a ainsi refusé de poursuivre le financement du projet, dénonçant des coûts exagérés et les trops grandes incertitudes qui planent sur le calendrier de livraison. Le budget initialment prévu était alors de 6,4 milliards de roubles, or fin 2011, les investissements russes dans le Projet 21300 dépassaient déjà les 12 milliards de roubles. Afin de compenser le gap capacitaire et d'éviter plus de dépenses, la Russie envisageait alors même de se fournir auprès de pays étranger, en Grande-Bretagne notamment, en achetant directement du matériel. Cette réaction intervenait alors dans le contexte de pression qu'exerçait l'Etat russe sur les coûts de productions des constructeurs et les fournisseurs du Ministère de la Défense.

C'est la société russe Tétis Pro qui devrait reprendre en main le chantier avec l'assistance de sociétés italiennes. Tétis Pro a notamment proposé d'installer à bord du Igor Belousov les équipements de plongée fournis par la société écossaise Divex.

 

Les capacités de la Marine russe font une fois de plus les frais de la restructuration du complexe militaro-industriel soviétique. Les bureaux Lazurit de Nijni-Novgorod avaient dans les années 1970 mis au point les véhicules de sauvetage des projet 1837 et 1855. Toutefois, au cours des années 1990, l'Etat russe ne commande pratiquemment plus aucun projet auprès de Lazurit qui voit son savoir-faire fondre au rythme du départ de ses ingénieurs. Aussi, l'arrivée de la commande du Projet 21300 a sonné comme un défi que les bureaux ont dû relevé avec les moyens qu'il leur restait. Manifestement, le défi été trop compliqué, et les demande de refinancement ont fini par avoir raison du partenariat entre le Minsitère russe de la Défense, OSK, les chantiers navals de l'Amirauté et Lazurit. Cette situation a notamment poussé la Russie à regarder un peu plus encore du côté de l'étranger.

 

L'achat de matériel à l'étranger permet à la Russie de compenser un gap capacitaire, mais en aucun cas de péreniser un savoir-faire fortement entamé au cours des années 1990 par manque de commandes d'Etat. Dernière illustration en date concernant les "grandes profondeurs" : l'achat par Moscou de 8 véhicules Gavia pour un montant de $19 millions auprès de la société islandaise Telednye. Trois premières unités devraient être livrées cette année tandis que les autres suivront en 2013 et 2014.Tout comme pour le Mistral, l'objectif de la Russie est de moderniser ses forces navales tout en acquérant des technologies qui serviront très probablement à combler les retards accumulés dans certains domaines par l'industrie nationale.

 

 

Sources : Flotprom ; Navy Recognition ; Russian-ships.info.

 

Pour aller plus loin :

Les deux premiers Boreï admis en service actif cet été.

Y aura t'il assez d'acier pour les Boreïs et les Yasens ?

Les chantiers navals Zvezdotchka réparent deux submersibles pour la Flotte du Nord.

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