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La flotte de la mer Noire reçoit un nouveau remorqueur universel

17 Mars 2020 , Rédigé par Igor Delanoë Publié dans #Flotte de la Mer Noire, #Flotte de soutien, #Projet 23470

Le Sergueï Balk de retour à Sébastopol après des essais en mer. 4 octobre 2019. Source : site de la flotte de la mer Noire.

Le Sergueï Balk de retour à Sébastopol après des essais en mer. 4 octobre 2019. Source : site de la flotte de la mer Noire.

La flotte de la mer Noire a admis au service actif le 21 février dernier le nouveau remorqueur universel Sergueï Balk, unité tête de série du Projet 23470. Cette série de remorqueurs universels commandés par le ministère russe de la Défense est en cours de construction au chantier naval de Yaroslavl. Une seconde unité doit être mise en service au sein de la flotte de la mer Noire en 2021. Une autre unité est en chantier, ce qui fait donc trois remorqueurs en tout, sur les cinq commandés par le MinDéf. Déplaçant 3 200 tonnes, ces nouveaux remorqueurs présentent la particularité de pouvoir évoluer par un large spectre de températures allant de -45°C à +50°C. Ils peuvent tout aussi bien être déployés dans des zones maritimes où la températures de l'eau atteint +34°C, que dans les eaux gelées de l'Arctique. L'admission au service actif de ce type de bâtiments au sein de la flotte de la mer Noire renforce les capacités de soutien de cette formation, la plus méridionale des cinq flottes et flottille russes. Le Sergueï Balk a été versé au 205e détachement de la direction de la flotte de soutien de la flotte de la mer Noire.

Renforcer les capacités de soutien de la marine russe dans "l'océan mondial"...

Car à l'évidence, la vocation du Sergueï Balk et de ses sisterships est d'être déployé dans "l'océan mondial", afin d'y soutenir l'activité des bâtiments hauturiers - ou ceux utilisés comme tel (frégates voire corvettes) - des forces navales russes (grands bâtiments de lutte ASM du Projet 1155, croiseurs du Projet 1164 et 1144). Avec la flotte de la Baltique, la flotte de la mer Noire est en effet censée apporter un soutien matériel et logistique aux unités venues des flottes du Nord et du Pacifique déployées en haute-mer (océan Atlantique, mer des Caraïbes, océan Indien, voire Antarctique comme c'est le cas actuellement avec l'Amiral Vladimirsky qui poursuit son épopée australe et a atteint la mer de Bellinghausen ). Elle doit ainsi recevoir en 2020 l'unité tête de série des ravitailleurs du Projet 20360M construits à Rybinsk chez Vympel : le Gennady Dmitriev. Déplaçant près de 4 000 tonnes, ces ravitailleurs sont qualifiés pour les missions en haute-mer pour alimenter les unités en munitions et "chargements spéciaux". Le second bâtiment de ce type, le Vladimir Pyalov, ira à la flotte de la Baltique. Enfin, il est aussi probable que les deux tankers moyens du Projet 23131 mis sur cale en décembre 2014 et en cours de construction à Zaliv (Kertch) seront aussi versés à la flotte de la mer Noire en vue de renouveler ses capacités de soutien.

...en attendant les nouvelles unités hauturières

Comme nous l'avons souligné récemment sur ce blog, la construction d'unités de 1er et 2e rangs - porte-avions (Shtorm ou autre), destroyers (Projet 23560 Lider) - semble repoussée à la fin de la décennie. La marine russe paraît avoir fait le choix plus rationnel de commander des frégates (Projet 22350, puis 22350M/22351) et des corvettes (Projet 20380, 20386, Briz (?)) tout en prolongeant la mise à l'eau de patrouilleurs et de petits navires lance-missiles. Selon son commandant en chef, idéalement, la marine russe devrait disposer d'un minimum de 8 à 10 unités de chaque type de corvette et frégate. En creux l'idée est de constituer au cours de la décennie des années 2020 le groupe d'escorte des unités de 1er et de 2nd rangs qui sortiront des cales des chantiers navals russes dans les années 2030. De même, la flotte de soutien, qui fournit l'ossature logistique, continuera d'être renouvelée au cours des années 2020.

Ainsi, l'objectif pourrait être de faire accompagner 1 croiseur atomique de type Lider (Projet 23560) par 2 frégates du Projet 22350 afin de former un groupe de frappe centré autour du croiseur, pouvant tirer des missiles de croisière de plusieurs types (Kalibr, Onyks, Tsirkon) selon le panachage et la mission. Un second format envisagé serait celui du groupe de frappe arrangé autour du futur porte-avions nucléaire, qui serait accompagné de 2-3 Liders et de frégates. Si le projet est de disposer de 1 porte-avions en flotte du Nord et de 1 dans la flotte du Pacifique, il faudrait ainsi produire de 4 à 6 croiseurs atomiques de type Lider, avec un minimum de 6 frégates du Projet 22350 / Projet 22356M par formation.

Tout cela paraît à l'évidence bien loin, et commence en tout cas par la constitution de la base de l'édifice : la flotte de soutien et les unités de 3e rangs et de rangs inférieurs.

Le Sergueï Balk amarré sur coffre dans la baie de Sébastopol. 4 mars 2020. Source : site de la flotte de la mer Noire.

Le Sergueï Balk amarré sur coffre dans la baie de Sébastopol. 4 mars 2020. Source : site de la flotte de la mer Noire.

Le Sergueï Balk à quai à Sébastpol, 20 février 2020. Source : site de la flotte de la mer Noire.

Le Sergueï Balk à quai à Sébastpol, 20 février 2020. Source : site de la flotte de la mer Noire.

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